Durant le confinement, les divers canaux médiatiques ont martelé avec régularité la consigne « Prenez soin de vous et des autres, restez chez vous ! ». Consigne simple mais dont la mise en oeuvre est évidemment conditionnée fortement à la qualité de son « chez soi », voire, dans des cas malheureusement trop nombreux, l’existence même d’un « chez-soi ». Or, on sait que la Région bruxelloise compte plusieurs milliers de personnes sans-abris ou en situation de mal-logement et que ce nombre a doublé en une décennie, tel que le démontre le dernier recensement de la Strada/Bruss’Help de novembre 2018.
Le gouvernement, conscient que les sans-abris ne pouvaient être oubliés durant cette crise sanitaire, a organisé, en partenariat avec les communes et des associations de terrains, des solutions temporaires d’hébergement d’urgence dans des hôtels pour loger les personnes en situation de grande précarité. Ces mesures ont ainsi permis de loger plus de 700 sans-abris et de fait, de les protéger et de limiter la propagation du virus.
Néanmoins, en plein déconfinement, la question de l’avenir de ces situations temporaires et des occupants de ces hôtels se pose très clairement. Le monde associatif se mobilise pour que toutes ces personnes ne se retrouvent pas, du jour au lendemain, renvoyé brutalement à la rue, sans aucune autre solution plus durable. Et le monde politique n’ignore pas l’enjeu, le Ministre Maron ayant précisé dans un article de presse du 17 mai 2020 que « ce n’est pas un objectif du tout de renvoyer des personnes à la rue ». Dans ce cadre, un budget supplémentaire pour les dispositifs housing first a été prévu.
Plus largement, les acteurs de terrain demandent une approche plus structurelle basée sur le renforcement des dispositifs d’accompagnement et de suivi. Et il s’agit de souligner que la Déclaration politique régionale plaide pour que la politique d’aide aux sans-abris soit plus structurelle, grâce à un renforcement considérable de la politique d’insertion et de la politique de sortie de rue, avec entre autres, une augmentation du financement des dispositifs housing first. Ce dispositif considère que le préalable à toute sortie du sans-abrisme et toute réinsertion dans la société doit passer par un accès durable au logement avec un accompagnement psycho-social adapté. Ces dispositifs se font via des collaborations entre des associations assurant l’accompagnement psycho-social et des opérateurs immobiliers publics (communes, CPAS ou SISP) ou soutenus fortement par les pouvoirs publics (AIS).
Plus que les structures de soutien de type Housing First, les logements à destination de ce public particulièrement précarisé manquent. Concernant la situation particulière des personnes qui ont été hébergées dans les hôtels mis à disposition pendant la crise sanitaire, les opérateurs immobiliers publics entendent–ils contribuer à trouver des réponses à court terme ? Si oui, lesquelles ? Sinon, quels éléments peuvent–ils expliquer cette absence de réponse ?
Au sein des SISP, combien de dérogations à l’attribution par ordre chronologique sont–elles aujourd’hui disponibles pour répondre aux besoins spécifiques de ces personnes ? Entendez–vous, en tant que secrétaire d’État chargée du logement, soutenir le secteur dans leur mobilisation à cet égard ?
Retrouvez mon intervention et la réponse de la Secrétaire d’État sur le site du Parlement bruxellois.