L’ASBL Gestion Informatique du Logement Social, en abrégé GILS, a été constituée en 1994 par 16 SISP (sur 33 à l’époque) dans le but de permettre à ses membres d’avoir accès à un outil informatique de gestion adéquat, sans être tributaire de sociétés informatiques privées. Ainsi, cette ASBL avait, et a toujours, les objectifs suivants. La promotion de l’informatisation des sociétés de logement associés, notamment par la conception, la fourniture et la distribution d’un système informatique intégré sur base d’un cahier des charges arrêté par l’Assemblée Générale et prévoyant, notamment les éléments suivants : des échanges d’expériences entre les membres en matière d’organisation informatique, de développements de programme et d’études y relatives, un dialogue avec les organismes de tutelle des membres et avec tous les autres organismes concernés par le logement social pour tout problème lié à l’informatisation des sociétés de logements, membres de l’association, une représentation vis-à-vis des fournisseurs actuels et futurs pour la défense des
contrats communs, et enfin la mise en commun des frais de conception et d’entretien de ce système informatique intégré en vue de réduire les frais de gestion et d’exploitation des sociétés de logements associés.
Le premier programme a été mis en production en 1995 et réécrit à partir de 2008. La réception provisoire du nouveau logiciel a eu lieu fin 2013.
Il est à noter que la philosophie du projet est résolument collaborative, c’est-à-dire que, outre la mutualisation d’un outil et des coûts liés (au prorata du nombre de logements), l’expérience de chaque collaborateur des SISP permet à l’outil de se développer et les formations sont réalisées en interne par les collègues des autres SISP.
Lors de la fusion des SISP, plusieurs sociétés ont pris la décision de changer de logiciel, l’ERP fut d’ailleurs un grand enjeu des fusions. Toutefois, à la sortie de ce processus, GILS avait « gardé » plus ou moins le même nombre de logements qu’auparavant avec 6 SISP (sur 16).
Néanmoins, la situation de GILS s’est depuis lors détérioré pour différentes raisons et, dans ce contexte, deux des six SISP impliquées ont annoncé leur volonté de quitter le projet et de changer d’ERP. En conséquence, et pour ne pas pénaliser financièrement les SISP membre de l’asbl, le Conseil d’Administration de GILS a décidé de mettre un terme aux activités de l’association en juin 2023, afin de laisser le temps pour les cinq SISP restantes de changer de logiciel et de liquider l’association. Un plan de liquidation sera prochainement présenté à l’Assemblée Générale de GILS.
A cet égard, soulignons qu’un tel outil est évidemment indispensable au fonctionnement des sociétés concernées et la continuité des opérations de chacune d’elle se doit évidemment d’être garantie! Par ailleurs, ayons à l’esprit qu’un tel plan de liquidation présente des coûts. Ceux-ci seront en partie pris en charge par les appels de fonds qui seront réalisés en 2021 et 2022 auprès des 6 SISP et que des frais complémentaires seront indéniablement à supporter par les SISP impliquées (on parle au total de près de 1,2 millions d’euros !).
Enfin, il apparaît qu’à la demande de l’un des membres une réunion entre les SISP membres de GILS et la SLRB s’est tenue le 4 mars dernier. L’idée était de proposer à la SLRB de saisir ce momentum où 1/3 des SISP sont amenées à changer d’ERP pour envisager de renforcer et d’élargir la mutualisation à l’échelle de la région. A l’issue de cette réunion, la SLRB semble s’être engagée à revenir vers les SISP dans un délai de 2 semaines, ce qui semble, à ce jour, ne toujours pas être le cas. Alors que « l’amélioration de la qualité des services aux SISP » fait partie intégrante du nouveau Contrat de Gestion de la SLRB, notamment en « conseillant les SISP ou en mettant à leur disposition des outils et des services centralisés et en favorisant les collaborations entre elles », cette absence de réaction me questionne particulièrement.
Madame la Secrétaire d’Etat, voici mes questions sur ce sujet :
- Avez-vous bien été informée de cette séquence et de l’avenir de l’ASBL GILS décidé récemment par ses instances? Avez-vous des éléments complémentaires à apporter à ce sujet ou une analyse à nous partager?
- Avez-vous été informée de l’initiative et de la demande des SISP concernées à l’égard de la SLRB et de l’absence de réponse de cette dernière ? Pouvez-vous en expliquer les raisons ?
- Pouvez-vous nous dresser un aperçu du secteur en matière d’ERP ? Quels sont les outils utilisés et quelles sont les fournisseurs concernés ? Des dispositifs de mutualisation existent-ils, parallèlement à GILS ?
- Comment pensez-vous pouvoir soutenir ces SISP face à la difficulté rencontrée à l’égard de leur outil informatique, notamment dans la perspective du nouveau Contrat de gestion de la SLRB ? Plus précisément, quelle est votre analyse de la suggestion de « saisir ce momentum où 1/3 des SISP sont amenées à changer d’ERP pour envisager de renforcer et d’élargir la mutualisation à l’échelle de la région » ?
Retrouvez mon intervention et la réponse de la Secrétaire d’État sur le site du Parlement bruxellois.