La Fédération Wallonie-Bruxelles et ses services de l’aide à la jeunesse sont impliqués dans l’accueil humain et respectueux des droits de l’enfant, notamment dans le cadre du Plan MENA. Ce plan existe depuis 2016 et consiste à définir les collaborations entre la FWB et Fedasil en matière d’accueil et d’accompagnement des Mineurs Etrangers Non-Accompagnés. Ce plan prévoit notamment le cofinancement de 130 places d’accueil au sein de services diversifiés ainsi que des dispositifs de tutelle, de famille d’accueil et de travail de rue. Et, à ce sujet, votre Gouvernement a décidé, en décembre 2020, de le prolonger.

Parallèlement, ayons à l’esprit que les services d’aide à la jeunesse, dont les AMO, sont également amenés à orienter une partie de leur action vers les MENA, considérant que ces jeunes sont, de facto, outre leur statut de « personne étrangère », sont des mineurs en danger et, à ce titre, doivent faire l’objet de l’attention de ces services.

Alors que vous nous annonciez en juin 2020 que la totalité des places d’hébergement n’était pas utilisée, il semble nécessaire de faire le point sur l’utilisation actuelle du Plan et des dispositifs qu’il prévoit. Et cela semble d’autant plus important que plusieurs associations actives dans l’accueil et l’accompagnement des mineurs non-accompagnés (SOS-Jeunes/Quartier Libre AMO, Médecins sans frontières, Médecins du Monde et plateforme citoyenne BelgiumRefugees) ont lancé, ce lundi 6 septembre, un cri d’alarme quant à l’explosion du nombre de mineurs non-accompagnés qui se trouvent aujourd’hui dans les rues de Bruxelles. Outre les chiffres qui sont présentés (on parle de centaines de jeunes, parfois en très bas âge), les moyens mis à disposition des pouvoirs publics pour pouvoir faire face à cette situation sont décrits comme largement insuffisants et inadaptés.

Enfin, la situation internationale ne peut nous laisser de marbre. Ainsi, à l’image des mobilisations en faveur des enfants et jeunes vivant dans des situations inhumaines dans des camps grecs il y a quelques mois, la situation en Afghanistan doit également nous inquiéter. Les experts parlent de centaines de milliers d’afghan.ne.s, voire d’un demi-millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui vont quitter leur pays pour fuir le régime des Talibans et il y a fort à penser qu’une partie d’elles et d’eux arriveront chez nous.. Et par rapport à cela, si l’on ne veut pas reproduire une catastrophe humanitaire de plus, nous devrons, tous les pays et région de l’Union Européenne, nous montrer humains, ouverts et solidaires. Tous les leviers devront être activés et la FWB en détient au moins un : celui de l’aide à la jeunesse et de l’accueil des MENA.

Madame la Ministre, mes questions sont les suivantes :

  • Pouvez-vous faire le point sur le Plan MENA. En quoi consiste concrètement la décision du Gouvernement de Poursuivre le Plan MENA? Pour combien de temps, avec quels moyens, etc…?

  • Quelle est la situation actuelle en ce qui concerne « l’utilisation » du Plan MENA et des dispositifs qu’il contient ? Est-il saturé ou existe-t-il encore des disponibilités?

  • Quelle est votre analyse par rapport au cri d’alarme des institutions mentionnées, eu égard à l’augmentation du nombre de mineurs non-accompagnés dans les rues de Bruxelles? La FWB et les services de l’aide à la jeunesse partagent-ils cette analyse et une réaction a-t-elle été prise? Si oui, laquelle? Si non, pourquoi?

  • Par rapport à la situation en Afghanistan, avez-vous des informations plus précises et/ou concrètes à nous partager, notamment en matière d’enfants et de jeunes qui pourraient arriver chez nous? La FWB a-t-elle anticipé cette éventualité ? Si oui, de quelle manière? Si non, pour quelles raisons?

  • Quels sont vos contacts à ce sujet avec les autorités fédérales et avec votre homologue néerlandophone ?

  • Enfin, compte tenu de ces deux actualités, une augmentation des moyens à destination des acteurs en charge de l’accueil et de l’accompagnement des MENA est-elle envisagée, que cela soit dans le cadre du Plan MENA ou en-dehors de celui-ci ?

 

Retrouvez  ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.