Le 19 janvier dernier, un article de presse titrait « Des détournements d’argent suspectés à la Maison de Jeunes d’Hannut ». L’article précise que de très importantes dépenses « étonnantes » auraient été découvertes dans la comptabilité de l’association. Ce ne seraient pas moins de 90.000 à 200.000€ qui auraient été dépensés pour des pleins d’essence et de mazout ou encore en restaurant entre 2018 et 2020.
Par ailleurs, le bourgmestre de la Ville d’Hannut, par le passé administrateur de la Maison de Jeunes, précise qu’il n’était pas au courant de ces soupçons, mais qu’il a bien été informé « des changements au niveau de la structure (…) d’absences au niveau de l’AG et de quelques soucis financiers mais qu’ils allaient être réglés en interne. ». Il rappelle également que « la Maison de Jeunes n’est pas une association communale, qu’aucune représentation communale n’y est exigée et que les comptes annuels ne doivent pas être envoyés à la commune ». Il termine enfin en communicant sa disponibilité pour soutenir l’équipe de la MJ, en rappelant qu’en 2012, la Ville a soutenu la MJ lorsque celle-ci a connu « des problèmes avec des subsides », et qu’il a « fallu recapitaliser l’ASBL ». Reste à constater que, si la MJ n’est pas une association communale, il apparaît néanmoins que des discussions se sont tenues il y a plusieurs mois déjà au sein du Conseil communal au sujet de ce dossier et qu’il semble exister d’évidents liens entre les pouvoirs locaux et la MJ, ne fût-ce que par l’existence de subventions octroyées par la Ville à la MJ ou encore par le fait que certains mandataires locaux sont également actifs au sein de la Maison de Jeunes.
Enfin, il est précisé dans l’article que la Maison de Jeunes connaît actuellement une importante restructuration et qu’une toute nouvelle équipe est entrée en fonction en avril 2021. Cela peut évidemment questionner sur les raisons qui ont poussé à une telle restructuration complète, la manière dont la gouvernance au sein de cette association est mise en œuvre (il me revient notamment que le Conseil d’Administration a connu une assez longue période d’inactivité et le Bourgmestre a explicitement fait référence à des problèmes d’« absences au niveau de l’AG »), et plus globalement, la manière dont la MJ se porte et sa capacité à mettre en œuvre les missions décrétales qui sont les siennes, au services des jeunes.
Madame la Ministre, soucieux de la bonne utilisation de l’argent public et d’une seine gouvernance au sein des associations et institutions reconnues, agréées et subventionnées par la Fédération Wallonie-Bruxelles, voici mes questions au sujet de ce dossier :
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Concernant les suspicions de fraude et de détournement d’argent public au sein de la MJ, disposez-vous d’informations complémentaires, notamment en provenance de l’administration ou de l’inspection qui semble avoir été saisie du dossier ?
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L’article précise qu’une plainte pourrait être déposée pour détournement de biens publics, voire pour abus de biens sociaux. Disposez-vous d’information à ce sujet ? Une plainte a-t-elle été déposée et si oui, par qui ? La Fédération Wallonie-Bruxelles entend-elle se porter partie dans ce dossier ? Pourquoi ?
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Pouvez-vous nous donner un état de la situation de cette Maison de Jeunes, y compris en revenant sur des aspects historiques dans la mesure où il semblerait que ce n’est pas la première fois que cette association rencontre des difficultés et que les difficultés actuellement rencontrées date de plusieurs mois ? La MJ respecte-t-elle bien aujourd’hui l’ensemble des conditions d’agrément fixées par le décret, tant en matière d’actions menées, que de gouvernance ? A cet égard, quelle est votre position ainsi que celle de l’administration et de l’inspection, notamment en matière d’éventuel accompagnement accru de cette MJ ? Plus précisément, la MJ dispose-t-elle bien d’un plan quadriennal en bonne et due forme et la personne en charge de la fonction d’animateur-coordinateur a-t-elle bien obtenu son agrément de qualification (ou en passe de l’obtenir), tel que prévu par le décret ?
Retrouvez ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.