Le 11 novembre 2015, par le biais d’une proposition de résolution sur la réforme de la loi électorale de l’Union européenne, le Parlement européen a recommandé aux États membres d’harmoniser l’âge minimal des électeurs à 16 ans afin de garantir une plus grande égalité aux citoyens lors des élections européennes. Le 30 septembre 2020, la coalition Vivaldi a présenté son accord de majorité qui prévoyait, entre autres, un abaissement du droit de vote à 16 ans pour les élections européennes.
Ce changement démocratique important devrait devenir réalité dès les prochaines élections européennes, puisque le gouvernement fédéral semble être parvenu à un accord, que des auditions ont été organisées sur le sujet et qu’un texte sera vraisemblablement soumis dans les prochaines semaines au vote des membres de la Chambre. Si ce texte est adopté, quelque 270 000 jeunes en Belgique pourront s’inscrire et voter lors des scrutins européens. La Belgique serait ainsi le troisième pays européen à acter cette évolution démocratique majeure, après l’Autriche et Malte. De son côté, la Grèce a fixé cet âge de vote à 17 ans.
Techniquement, tout jeune de 14 ans accomplis pourra effectuer les démarches administratives et juridiques d’inscription. Il s’agit là d’une différence majeure avec nos habitudes électorales belges. En effet, le vote étant obligatoire en Belgique, les citoyens belges ne doivent entreprendre aucune démarche spécifique. Il conviendra donc de tenir compte de ce paramètre et de faire preuve d’anticipation et d’ambition pour garantir que cette évolution soit un succès.
Madame la Ministre, étant donné que vous êtes chargée des politiques de jeunesse, je n’ai aucun doute quant à l’intérêt que vous portez à ce dossier qui concerne au premier plan les jeunes. Disposez–vous d’informations complémentaires et/ou supplémentaires sur le dossier de l’abaissement du droit de vote à 16 ans pour les élections européennes? Dans l’affirmative, quelles sont–elles? Quelles sont votre lecture et votre analyse de cette évolution démocratique? L’estimez–vous pertinente et indispensable, ou, à l’inverse, questionnable, voire inutile ou risquée? Quels sont les éléments qui motivent votre analyse?
Ce sujet a–t–il déjà été abordé en conférence interministérielle (CIM) Jeunesse ou figure–t–il à l’ordre du jour d’une prochaine rencontre? Dans l’affirmative, quelle position avez–vous adoptée ou adopterez–vous dans ce cadre? Dans le cas contraire, avez–vous décidé d’en discuter avec vos homologues? Avez–vous déjà mobilisé les acteurs de la jeunesse reconnus par la Fédération Wallonie–Bruxelles autour de cette problématique? Si oui, quelle fut la teneur de ces échanges?
Dans la négative, pour quelles raisons et comptez–vous remédier à cette situation? Quels rôles estimez–vous que les associations de jeunesse pourront ou devraient jouer dans le cadre de cette évolution? Un soutien spécifique pour ce faire est –il nécessaire selon vous? Plus précisément, le Forum des jeunes est–il identifié comme acteur clé dans le processus qui sera mis en œuvre une fois le texte validé? Dans l’affirmative, qu’est–ce qui en témoigne? Avez–vous décidé de demander un avis spécifique à cette structure concernant la manière de faire appliquer ce texte pour que cette évolution démocratique soit un succès?
Encore une fois, cette dernière n’implique pas l’obligation de vote. Il s’agira donc, pour les personnes intéressées, de s’inscrire et d’effectuer des démarches spécifiques. Dans ce cadre, l’information, la sensibilisation et l’accompagnement des jeunes seront particulièrement importants. Comment la Fédération Wallonie–Bruxelles et les organisations qu’elle soutient pourront–elles jouer un rôle à cet égard? Enfin, avez–vous déjà eu des échanges à ce sujet avec la ministre chargée de l’Éducation? L’école devra–t–elle jouer un rôle particulier selon vous? Si oui, lequel?
Retrouvez ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.