Après avoir annoncé la mise au placard de la réforme des décrets jeunesse prévue dans la Déclaration de Politique Comunautaire, vous avez annoncé il y a quelques semaines votre intention de néanmoins actualiser ces décrets dans le but d’améliorer la gestion de l’argent public et sécuriser davantage l’encadrement des enfants et des jeunes. Ainsi, vous avez déposé un avant-projet de décret visant à renforcer les règles de gestion et de gouvernance dans les associations de jeunesse ainsi que d’imposer un extrait de casier judiciaire à toutes celles et ceux qui animent, encadrent, travaillent avec les jeunes.

Les objectifs ne sont absolument pas contestés par le secteur. Au contraire, ils rappellent régulièrement que ces deux enjeux sont au cœur de leurs préoccupations. Par contre, la méthode pour y parvenir est largement contestée depuis la prise de connaissance de votre projet.

Ainsi, le secteur s’inquiète et conteste l’imposition de procédures uniques, généralisées et systématiques de gestion interne et de vérification des bonnes mœurs. Ils considèrent qu’elles ne tiennent pas compte des réalités quotidiennes des ASBL, ni de leur diversité, ni des processus existants qui visent aussi valablement les mêmes objectifs. Par ailleurs, ils considèrent que « les mesures proposées risquent d’alourdir le fonctionnement des associations et de leur imposer une charge administrative disproportionnée qui fragiliserait l’accueil et le développement des activités en faveur des jeunes ». Enfin, ils regrettent la manière empruntée pour atteindre vos objectifs et demandent davantage de concertation et de collaboration et précisent « Les associations de jeunesse sont surtout demandeuses de partager et renforcer leurs bonnes pratiques au moyen de mesures adaptées, soutenantes et incitatives”.  Et de conclure qu’il s’agit d’une “réforme “hors sol” du secteur jeunesse”.

Madame la Ministre, quelle est votre analyse de cette sortie publique, tant sur la forme que sur le fond, notamment en regard de la surcharge administrative ? Avez-vous, suite aux rencontres organisées, pris connaissance, conscience et réellement en compte les réalités sectorielles ? Estimez-vous que la concertation est adéquate et qu’elle permettra la nécessaire adhésion à votre projet ?

 

Retrouvez  ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.