Le 20 octobre dernier, les juges de la jeunesse francophones bruxellois ainsi que les substituts du procureur du Roi vous adressaient un courrier vous informant que la prise en charge des mineurs en danger ne pouvait plus être assurée avec sérieux par lÉtat, faute de places dans les institutions dhébergement ou dans les services daccompagnement en famille. Ils y pointaient que pas moins de 513 enfants en danger qui attendaient dêtre placés. Dans le même courrier, les magistrats précisent quils vous alertent depuis de nombreux mois quant à lurgence des besoins des jeunes confiés au tribunal et précisent, dune seule voix, quils ne sont tout simplement plus à même dassurer leur mission de protection des enfants en danger qui leur sont confiés. Dans la foulée, je vous interpellais à deux reprises, dans le cadre
d’une question d’actualité suivie d’une question orale.

Aujourd’hui, près de trois mois plus tard, il apparaît qu’aucune solution satisfaisante n’ait été apportée, en témoigne la constitution récente du Collectif bruxellois des acteurs de l’aide à la jeunesse (CBAAJ) et la manifestation qu’ils ont organisée devant votre cabinet ce mardi 17 janvier. Leurs constats restent tout à fait alarmants: plus de 500 jeunes ont besoin aujourd’hui d’un accueil dans un service résidentiel, plus de 130 enfants ont besoin de grandir dans une famille d’accueil et plus de 400 enfants ont besoin d’un accompagnement spécialisé au sein de leur famille. Parallèlement, le CBAAJ rappelle que la création de ce type de prises en charge sur Bruxelles est extrêmement compliquée et nécessite des clés nouvelles de répartition des moyens, pouvant s’organiser sur la durée et sans doute avec d’autres partenaires. Enfin, ils précisent que les moyens n’ont pas été suffisamment en lien avec l’évolution démographique de Bruxelles. Enfin, nous venons d’apprendre que vous aviez proposé au gouvernement un renfort des prises en charge en aide à la jeunesse.

Madame la Ministre, mes questions à ce sujet sont les suivantes:
Quelle est votre analyse de la constitution du CBAAJ dans la foulée de la carte blanche des magistrats et juges de la jeunesse bruxellois ainsi que votre lecture de leurs revendications?

Plus précisément, les chiffres mentionnés en matière d’enfants et de jeunes en attente d’une solution de placement, de famille d’accueil ou d’accompagnement spécialisé correspondent-ils avec ceux de l’administration?

Quelle est votre analyse des constats relatifs à l’inadéquate répartition des moyens entre les différentes entités territoriales compte tenu de la répartition et de l’évolution de la population?

Dans la foulée de la manifestation, vous avez reçu une délégation du CBAAJ. Quels ont été les points discutés et qu’est-il ressorti de cette discussion?

Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre proposition au gouvernement de «renfort des prises en charge en aide à la jeunesse»? Quelle est, concrètement, votre proposition et comment celle-ci a-t-elle été objectivée?

Au sujet des besoins et des pistes de solution, il apparaît que cela fait plusieurs mois que les acteurs vous interpellent, via différentes rencontres, mais également via le rapport annuel du Conseil de concertation intra-sectoriel (CCIS). Pouvez-vous le confirmer et nous dire de quelle manière le rapport de ce Conseil a pu être utilisé par votre cabinet et vos services?

Enfin, des demandes de renforcement des prises en charge en aide à la jeunesse ont-elles été formulées dans le cadre du dernier conclave budgétaire?

 

Retrouvez  ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.