Ces derniers mois, le constat de manque flagrant de solutions pour les enfants et jeunes en danger a très largement été exprimé par les acteurs bruxellois. Par différents courriers, par voie de presse et dans le cadre d’une manifestation devant votre cabinet le 17 janvier dernier organisée par le Collectif Bruxellois des Acteurs de l’Aide à la Jeunesse (CBAAJ) qui s’est constitué dans ce contexte. Dans la foulée de ces expressions, plusieurs éléments ont pu avancer.

Tout d’abord, il s’avère qu’après la rencontre avec le CBAAJ du 17/01, une nouvelle rencontre était prévue le 30/01, cette fois-ci élargie aux acteurs wallons de l’aide à la jeunesse.

Ensuite, face à ces insistantes demandes et ce constat catastrophique (pour rappel, il était question de plus de 500 jeunes en attente d’un accueil dans un service résidentiel, plus de 130 enfants en attente d’une famille d’accueil et plus de 400 enfants en attente d’un accompagnement spécialisé au sein de leur famille) vous avez demandé, et obtenu, le déblocage de moyens nouveaux permettant d’ouvrir « au minimum 100 prises en charge en famille d’accueil et un minimum de 50 prises en charge par des services qui assurent des suivis en famille ». Cela constitue évidemment une bonne nouvelle, même si elle arrive un peu tard quand on sait que la sonnette d’alarme est tirée depuis de nombreux mois maintenant, et bien avant le dernier conclave budgétaire

Par ailleurs, vous avez également annoncé la commande d’une étude permettant d’évaluer tant l’évolution des motifs de prise en charge que l’évolution des types de situations qui relèvent
aujourd’hui de l’aide à la jeunesse, ainsi que les réponses qui sont apportées et les besoins émergents. Dans ce cadre, vous questionniez une série de pratiques qui méritent, à vos yeux, d’être étudiées voire revues.

Enfin, vous avez réitéré votre souhait de collaborer avec vos homologues d’autres niveaux de pouvoir, notamment via l’organisation en février, d’une table-ronde permettant une large prise de conscience de l’urgence de la situation et de la nécessité d’intervenir globalement, en accentuant la prévention, sur les leviers utiles puisque le secteur de l’aide à la jeunesse ne pourra jamais répondre à tous les besoins grandissants d’aide des enfants vulnérables.

Madame la Ministre, mes questions sont les suivantes :

  • La réunion prévue le 30/01 s’est-elle bien tenue et, si oui, avec quels acteurs, quel ordre du jour et quels résultats ? Par ailleurs, d’autres rencontres ont-elles été organisées depuis ou sont-elles prévues et, le cas échéant, dans quel(s) objectif(s) ?

  • Si je comprends bien l’enjeu et l’intérêt de l’élargissement des discussions aux acteurs wallons et donc à l’ensemble des jeunes en FWB, je pense néanmoins important qu’un focus spécifique sur la situation bruxelloise, largement et publiquement dénoncée par le CBAAJ, soit conservé. Comment envisagez-vous cela et quelle est votre analyse de la situation spécifique de la région bruxelloise en matière de manque de solutions pour les enfants et jeunes en danger, et notamment d’un manque de prise en compte de l’évolution démographique dans la répartition des moyens ?

  • Concernant les moyens complémentaires dégagés, pouvez-vous nous dire ce qu’il en est ? Ces moyens sont-ils déjà disponibles ? Si oui, de quelle manière et si non, pour quelles raisons ? Par ailleurs, il apparaît que ces moyens ne seront pas orientés vers des solutions d’hébergement alors qu’il s’agissait du besoin les plus criant au regard des revendications des acteurs du secteur ? Pour quelles raisons ?

  • Qu’en est-il de l’étude commandée ? A qui celle-ci a-t-elle commandée et quel est l’agenda de réalisation ? A ce sujet, la pertinence de la réalisation d’une nouvelle étude est questionnée alors même que le secteur regorge d’expérience et d’expertise qui se trouve déjà dans une série de publications (dont le rapport annuel du Conseil de Concertation Intra-Sectoriel (CCIS) mais pas uniquement). Comment garantissez-vous que les acteurs de terrains soient concertés et que les expertises et expériences soient valorisées ?

  • Enfin, pouvez-vous nous dresser un état des lieux de la table-ronde organisée en février avec vos homologues des différents niveaux de pouvoir ? Qui était invité et qui était présent ? Quel était l’ordre du jour et quelles ont été les conclusions de cette rencontre ? Quelles suites souhaitez-vous donner à cette initiative ?

Retrouvez mon intervention ainsi que la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.