Ce samedi 5 octobre, un article du quotidien «La Capitale» titrait «Ganshoren: le personnel dénonce l’insalubrité de l’Athénée royal». J’ai d’abord pensé à un fait divers parmi d’autres, mais la lecture de cet article m’a poussé à prendre plus de renseignements auprès des différents acteurs de cet établissement que j’ai d’ailleurs rencontrés lorsque je me suis rendu sur place. La situation me semble particulièrement sérieuse, tant par l’ampleur des difficultés rencontrées par l’établissement, les enseignants et les élèves qui sont plus d’un millier, que par le fait qu’il ne s’agit manifestement pas d’un fait nouveau. Enfin, j’ai depuis reçu de nombreux messages de différents établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui tendent à montrer que cette situation n’est pas un cas isolé.

Concrètement, l’Athénée royal de Ganshoren (ARG) occupe des pavillons préfabriqués qui datent des années 1950 et n’ont jamais fait l’objet de rénovations profondes. De ce fait, l’école n’est aujourd’hui plus capable d’accueillir les élèves et le corps enseignant dans des conditions suffisantes de confort et surtout de sécurité et de salubrité. On constate de l’humidité, des moisissures qui se développent un peu partout, la présence de rats, des sols, des plafonds et des murs qui s’affaissent, voire qui tombent. Une enseignante a d’ailleurs échappé de peu à un accident important. Certains pavillons présentent même un risque d’instabilité majeur.

Le problème n’est pas récent puisque les différents acteurs de l’Athénée se mobilisent et dénoncent cette situation intenable depuis plusieurs années. Notons que l’administration et les précédents ministres ont été interpellés à ce sujet et ont visité les lieux, notamment pour présenter un plan de rénovation de l’établissement. Il semblerait toutefois que celui-ci n’ait jamais été mis en œuvre!

Les choses ont apparemment évolué ces derniers jours. En effet, à la suite du dernier accident manqué, l’administration et plus précisément la direction générale des infrastructures a décidé de condamner plusieurs autres locaux et chercherait un bâtiment à louer pour transférer temporaire-ment une partie de l’école en attendant de trouver une solution durable pour les élèves et les professeurs. Aujourd’hui, le personnel, d’ailleurs soute-nu par l’association des parents, a déposé une motion exprimant son ras-le-bol. Celle-ci a été votée à l’unanimité et présente quatre revendications qui vont de la réalisation des réparations d’urgence nécessaires au lancement d’un chantier de profonde rénovation de l’école. À cette motion s’ajoute une mobilisation syndicale importante qui risque de déboucher très prochainement sur des arrêts de travail.

Ce cas particulier, qui n’est pas un cas isolé, met en exergue un problème majeur d’insalubrité et d’insécurité au sein d’établissements scolaires implantés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Or, en tant que pouvoir public, nous devons prendre la mesure de ce problème qui entraîne de nombreuses conséquences.Les premières concernent la santé et la sécurité des occupants. C’est sans doute l’enjeu majeur et le plus urgent.À ce sujet, il me semble qu’aucun risque ne peut être pris pour les élèves et le personnel dont la Fédération a la charge. Les secondes portent sur la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves concernés.

L’absence de conditions suffisantes de confort empêche évidemment les élèves de poursuivre sereinement leur scolarité et les professeurs de dispenser leur enseignement. En outre, le ras-le-bol compréhensible des professionnels de l’école pourrait mener à un arrêt de travail empêchant de facto la continuité de l’enseignement. Enfin, de telles situations sont désastreuses pour l’image des pouvoirs publics et leur capacité à faire face à leurs obligations, singulièrement pour les écoles du réseau de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui sont implantées dans des quartiers fragilisés et qui ne disposent pas des mêmes moyens que d’autres écoles plus aisées.

Monsieur le Ministre, avez-vous connaissance de cette situation particulière? Pouvez-vous apporter des précisions utiles à la connaissance et la compréhension de ce dossier? Confirmez-vous l’existence d’un plan de rénovation, plus précisé-ment de démolition et reconstruction, pour cette école, et d’un plan temporaire de déplacement d’une partie des élèves vers une nouvelle école dont la construction est prévue et qui devrait s’achever dans les prochaines années? Dans l’affirmative, comment expliquez-vous que ce plan n’ait jamais été mis en œuvre? Comment entendez-vous répondre à la détresse du personnel et des parents qui pointent des problèmes d’insécurité et d’insalubrité qui ne peuvent, selon moi, rester sans suite?

Plus globalement, concernant la qualité des infrastructures scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles, pouvez-vous préciser ce que le gouvernement compte entreprendre dans les cinq années à venir? Quelles sont les prochaines étapes que vous mettrez en œuvre, et dans quels délais, pour éviter que l’on ne recense d’autres établissements scolaires insalubres et dans lesquels la sécurité des utilisateurs n’est pas garantie en Fédération Wallonie-Bruxelles?

Enfin, existe-t-il un état des lieux exhaustif de l’état d’insalubrité et/ou d’insécurité des écoles au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles? Si oui, qu’avez-vous prévu d’en faire? Dans le cas contraire, compte tenu de l’importance et de l’urgence de l’enjeu, comment comptez-vous intégrer la lutte contre l’insalubrité et l’insécurité dans votre politique relative aux bâtiments scolaires?

 

Retrouvez mon intervention ainsi que la réponse du ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.