La presse a rappelé récemment qu’ un hub humanitaire sest installé il y a deux ans dans les environs du Parc Maximilien à Bruxelles, pour faire face à larrivée dun nombre important de migrants, mais aussi pour pallier le manque dinitiative publique pour accueillir et accompagner ces migrants dans des conditions décentes.

Parmi les associations actives au sein de ce hub humanitaire figure depuis le début de lannée un opérateur agréé par la Fédération WallonieBruxelles, en particulier par le service daide à la jeunesse: le service daide en milieu ouvert (AMO) SOS Jeunes. Cet organisme met son expertise au service du hub humanitaire pour accueillir et accompagner un public particulièrement vulnérable et compliqué à atteindre, les mineurs étrangers non accompagnés (MENA). Ce terme désigne les jeunes qui, en tant que mineurs dâge, parfois très jeunes, se retrouvent en situation de migration, sans être accompagnés par un adulte référent. Sans rentrer dans les détails, je souligne que ces jeunes disposent de droits différents des migrants majeurs dans le cadre de la réglementation européenne concernant limmigration, tels que la possibilité de se déclarer dans nimporte quel pays européen ou de bénéficier dun regroupement familial plus aisé lorsquune famille existe et est identifiée.

Par ailleurs, et cest important pour nous, en tant quacteurs de la Fédération WallonieBruxelles, ces mineurs dâge en danger sont également protégés par la Convention internationale des droits de lenfant (CIDE), dont la Belgique est signataire. Ainsi, si la migration est une compétence du gouvernement fédéral, la protection de lenfance et de la jeunesse est une compétence communautaire. À ce stade, et je m’en félicite, cette protection se concrétise par un plan MENA qui a été développé par le service daide à la jeunesse en Fédération WallonieBruxelles et qui intègre notamment une convention entre lAgence fédérale pour laccueil des demandeurs dasile (Fedasil) et le service daide à la jeunesse. Cette convention prévoit 130 places daccueil, financées par Fedasil et gérées par des institutions daide à la jeunesse mandatées.

Je soulignerai également la possibilité de financement spécifique dopérateurs pour des missions particulières et clairement définies. Cest dans ce cadre que lAMO SOS Jeunes dispose dun financement pour lengagement de 1,5 temps plein au service dun projet daccueil et daccompagnement des MENA aux alentours du Parc Maximilien à Bruxelles. Dans le cadre de cet «anniversaire», SOS Jeunes a souhaité mettre en avant son travail, ses constats ainsi que les besoins pour laccueil et
l
accompagnement des MENA. Les constats sont préoccupants à plus dun titre. Je citerai d’abord quelques chiffres. SOS Jeunes est entré en contact avec 360 jeunes depuis le début de lannée 2019, soit pas moins dune cinquantaine de jeunes différents par mois. Il semble quune bonne moitié dentre eux, dont 44 % des moins de 17 ans, se lancent dans un accompagnement à plus long terme et quune quarantaine de jeunes ont finalement décidé de demander lasile en Belgique. Il est impossible de connaître leur nombre exact et il est probable quun certain nombre dentre eux nentre en contact ni avec le hub ni avec lAMO.

Ensuite, de son expérience des derniers mois, SOS Jeunes pointe les spécificités importantes des MENA par rapport aux migrants majeurs qui se retrouvent en dehors du «circuit classique» de la demande dasile et qui sont souvent nommés «transmigrants». Les jeunes sont souvent là «sans trop savoir pourquoi» et sans projet de destination précis. Ils ont essentiellement besoin de trouver une réponse à leurs besoins primaires, dêtre in- formés sur leurs droits et surtout de prendre le temps, en dehors de lurgence, de construire leur projet davenir, et en particulier de réfléchir à lopportunité de demander lasile en Belgique ou de poursuivre sur dautres voies. SOS Jeunes indique, en résumé, que les MENA sont beaucoup moins «transmigrants» que létiquette que daucuns souhaitent leur coller à la peau. SOS Jeunes estime que le principal besoin
pour leur assurer un accueil
adéquat est dinstaller un centre daccueil inconditionnel et sanctuarisé, propre aux mineurs, compte tenu de leurs spécificités. Ce service AMO estime aussi nécessaire de pérenniser le soutien de leur action. En effet, le
financement de la Fédération Wal
lonieBruxelles passe par une enveloppe annuelle non garantie dans le temps, qui ne tient pas compte des évolutions barémiques cest important pour la structu
ration de léquipe et dont seulement une avancevest versée chaque année, avec un solde de près de 20 000 euros qui se serait accumulé depuis 2017.

Enfin, je terminerai l’exposé de la situation en précisant que la Déclaration de politique communautaire (DPC) aborde bien la question des MENA, mais de manière particulièrement succincte. Elle ne fait lobjet que dune phrase, dans le chapitre consacré à lAide à la jeunesse, et qui stipule: «Le gouvernement poursuivra laccueil des mineurs étrangers non accompagnés de moins de 15 ans, particulièrement vulnérables». Si la continuité de laction semble assurée, le caractère non développé de celleci pose plutôt question, tout comme la référence à lâge de 15 ans, ne fût
ce que par son apparente opposition avec la mis
sion de lAide à la jeunesse qui se doit de sadresser à lensemble des mineurs dâge, cestàdire jusquà 18 ans et même audelà, dans certains cas en AMO.

Partagezvous cette analyse de la situation consistant à considérer que ces jeunes doivent avant toute chose être considérés comme des mineurs dâge en danger plutôt que comme des migrants? Si tel est le cas, vous engagezvous à veiller à ce que ces jeunes soient accueillis, accompagnés et plus globalement protégés par les pouvoirs publics belges, et singulièrement les services daide à la jeunesse, conformément à la signature par notre État de la CIDE? Pouvezvous préciser ce qui se cache derrière lunique phrase qui fait référence aux MENA dans la DPC, et plus spécifiquement la continuité du soutien et la référence aux jeunes de «moins de 15 ans, particulièrement vulnérables»? En ce qui concerne le plan MENA, laccord plein au service dun projet daccueil et daccompagnement des MENA aux alentours du Parc Maximilien à Bruxelles. Dans le cadre de cet «anniversaire», SOS Jeunes a souhaité mettre en avant son travail, ses constats ainsi que les besoins pour laccueil et laccompagnement des MENA. Les constats sont préoccupants à plus dun titre. Je citerai d’abord quelques chiffres. SOS Jeunes est entré en contact avec 360 jeunes depuis le début de lannée 2019, soit pas moins dune cinquantaine de jeunes différents par mois. Il semble quune bonne moitié dentre eux, dont 44 % des moins de 17 ans, se lancent dans un accompagnement à plus long terme et quune quarantaine de jeunes ont finalement décidé de demander lasile en Belgique. Il est impossible de connaître leur nombre exact et il est probable quun certain nombre dentre eux nentre en contact ni avec le hub ni avec lAMO.

Ensuite, de son expérience des derniers mois, SOS Jeunes pointe les spécificités importantes des MENA par rapport aux migrants majeurs qui se retrouvent en dehors du «circuit classique» de la demande dasile et qui sont souvent nommés «transmigrants». Les jeunes sont souvent là «sans trop savoir pourquoi» et sans projet de destination précis. Ils ont essentiellement besoin de trouver une réponse à leurs besoins primaires, dêtre in- formés sur leurs droits et surtout de prendre le temps, en dehors de lurgence, de construire leur projet davenir, et en particulier de réfléchir à lopportunité de demander lasile en Belgique ou de poursuivre sur dautres voies. SOS Jeunes indique, en résumé, que les MENA sont beaucoup moins «transmigrants» que létiquette que daucuns souhaitent leur coller à la peau. SOS Jeunes estime que le principal besoin pour leur assurer un accueil adéquat est dinstaller un centre daccueil inconditionnel et sanctuarisé, propre aux mineurs, compte tenu de leurs spécificités. Ce service AMO estime aussi nécessaire de pérenniser le soutien de leur action. En effet, le financement de la Fédération WallonieBruxelles passe par une enveloppe annuelle non garantie dans le temps, qui ne tient pas compte des évolutions barémiques cest important pour la structuration de léquipe et dont seulement une avance est versée chaque année, avec un solde de près de 20 000 euros qui se serait accumulé depuis 2017.

Enfin, je terminerai l’exposé de la situation en précisant que la Déclaration de politique communautaire (DPC) aborde bien la question des MENA, mais de manière particulièrement succincte. Elle ne fait lobjet que dune phrase, dans le chapitre consacré à lAide à la jeunesse, et qui stipule: «Le gouvernement poursuivra laccueil des mineurs étrangers non accompagnés de moins de 15 ans, particulièrement vulnérables». Si la continuité de laction semble assurée, le caractère non développé de celleci pose plutôt question, tout comme la référence à lâge de 15 ans, ne fûtce que par son apparente opposition avec la mission de lAide à la jeunesse qui se doit de sadresser à lensemble des mineurs dâge, cestàdire jusquà 18 ans et même audelà, dans certains cas en AMO.

Partagezvous cette analyse de la situation consistant à considérer que ces jeunes doivent avant toute chose être considérés comme des mineurs dâge en danger plutôt que comme des migrants? Si tel est le cas, vous engagezvous à veiller à ce que ces jeunes soient accueillis, accompagnés et plus globalement protégés par les pouvoirs publics belges, et singulièrement les services daide à la jeunesse, conformément à la signature par notre État de la CIDE?

Pouvezvous préciser ce qui se cache derrière lunique phrase qui fait référence aux MENA dans la DPC, et plus spécifiquement la continuité du soutien et la référence aux jeunes de «moins de 15 ans, particulièrement vulnérables»? En ce qui concerne le plan MENA, laccord avec Fedasil vous sembletil satisfaisant dans une perspective visant à répondre adéquatement à lensemble des besoins? Le gouvernement et vousmême pouvezvous vous engager à pérenniser laide octroyée aux acteurs en place et au hub humanitaire du Parc Maximilien qui mènent un important travail de première ligne? Pouvezvous aussi vous renseigner sur le solde de subvention , mais apparemment non versé? avec Fedasil vous sembletil satisfaisant dans une perspective visant à répondre adéquatement à lensemble des besoins? Le gouvernement et vousmême pouvezvous vous engager à pérenniser laide octroyée aux acteurs en place et au hub humanitaire du Parc Maximilien qui mènent un important travail de première ligne? Pouvezvous aussi vous renseigner sur le solde de subvention , mais apparemment non versé?

 

Retrouvez mon intervention ainsi que la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.