Le 22 février, un courrier signé de la main de 16 représentants des secteurs des Centres de Jeunes et des Organisations de Jeunesse vous a été adressé. Ce courrier concerne votre projet de réforme des décrets jeunesse et fait suite à une réunion que vous avez organisée à ce sujet le 12 février.
Après un rappel de quelques fondamentaux « jeunesse » contenus dans la Déclaration de Politique Communautaire mais aussi du contexte particulier de crise sanitaire que nous connaissons et qui a durement touché tant le secteur jeunesse que les jeunes eux-mêmes, les signataires expriment leurs questionnements et leurs craintes à l’égard de ce projet.
Madame la Ministre, plusieurs éléments contenus dans ce courrier m’interpellent et je souhaiterais vous les partager afin d’obtenir des précisions et des éléments de réponses. Les voici :
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Pouvez-vous nous dire si une réponse a déjà été apportée à ce courrier ? Si non, est-ce bien prévu?
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Le secteur vous questionne sur votre projet en matière de politique culturelle de jeunesse de manière générale, et notamment vue dans sa transversalité avec d’autres secteurs afin que les jeunes puissent être pris en compte dans l’ensemble des politiques. Pouvez-vous nous partager votre réponse à ce sujet?
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Par ailleurs, en matière de transversalité, le courrier rappelle l’ambition de la DPC de mettre en place une conférence interministérielle et intergouvernementale permettant de travailler à une vision transversale. Pouvez-vous nous faire le point sur l’état de la situation ?
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Il semblerait que l’absence de perspectives budgétaires favorables ait été exprimée lors de la rencontre. A cette annonce, le secteur vous répond qu’il n’estime pas possible d’atteindre les objectifs de la DPC en ce qui concerne les secteurs jeunesse. Plus précisément, le secteur estime qu’il n’est pas possible de revoir des décrets dans un contexte de neutralité budgétaire sans que cela ne se fasse au détriment d’une partie du secteur et/ou un nivellement par le bas des moyens budgétaires dévolus à certaines associations, ce que les signataires estiment totalement inacceptable. Quelle est votre réponse à ce positionnement et avez-vous une autre lecture? Si oui, quelle est-elle?
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Le secteur, par son courrier, exprime également son questionnement concernant la méthode envisagée, tant sur les parties-prenantes identifiées (les groupes-cibles qui semblent devoir être précisés et le rôle des Commissions Consultatives dans le processus dont la nécessité est rappelée) que la méthode de participation et de co-construction, le tout dans un calendrier qui semble intenable pour le secteur, particulièrement dans le contexte actuel. Quels sont vos éléments de réponse face à ces éléments ?
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Le secteur pointe également l’objectif de simplification administrative mis en lumière lors de l’évaluation des décrets réalisée sous la précédente législature et suggère qu’un travail sur les arrêtés d’application soit plus opportun tenant compte de cette période de crise sanitaire et de la volonté annoncée que ce travail n’engendre pas d’impact budgétaire. Quelle est votre réponse à cette suggestion et l’estimez vous complémentaire au projet de réforme décrétale ou être une piste de remplacement de celui-ci ?
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Enfin, trois concepts centraux et fondamentaux des secteurs jeunesse sont rappelés et une demande claire de les voir maintenus, respectés, voire renforcés dans les travaux de réformes envisagés est exprimée. Il s’agit d’une part de la mission première du secteur qui consiste à former des CRACS par l’usage de techniques et de méthodes d’éducation permanente, en visant la participation et l’expression critique de la jeunesse. D’autre part, la notion de droit à l’échec dans la diversité d’approche, et enfin la liberté associative et la liberté des choix d’actions à mettre en oeuvre. Quelle est votre lecture de cette demande et quels éléments pouvez-vous donner pour rassurer le secteur à ces sujets?
Retrouvez ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.