La Mise en Autonomie est l’une des missions d’un certain nombre de services agréés et mandatés par l’Aide à la Jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il s’agit d’accompagner des jeunes à partir de 16 ans pour qui ni le maintien en milieu de vie ni le placement en institution ne sont recommandés. L’objectif est de les accompagner dans cette mise en autonomie et en indépendance, notamment financière, vis-à-vis de leur famille. Et il est évident que l’une des étapes les plus importantes, mais aussi les plus compliquées, est la recherche d’un logement et la signature d’un contrat de bail. Et cette étape est d’autant plus important qu’elle conditionne l’octroi, par l’Aide à la Jeunesse, d’une allocation au jeune concerné. Cette allocation, prévue et revue par le Code de l’Aide à la Jeunesse de 2018, prévoit un montant forfaitaire de 1060€ pour tous les jeunes concernés, quelle que soit leur localisation géographique.
Or, on sait pertinemment bien que les coûts de la vie peuvent varier, singulièrement la hauteur des loyers, et notamment en fonction de la localisation géographique. Il est en effet largement démontré que les loyers médians dans les grandes villes sont plus élevés que dans des villes plus modestes ou dans certains villages.
Et c’est cette difficulté et cette discrimination qui est pointée par le secteur dans un article récent. Outre ce constat, l’article pointe les conséquences de cet enjeu, dont celle d’augmenter le risque de ne pas trouver de logement décent et donc de ne pas permettre au jeune de percevoir cette allocation. Dans la foulée, le risque de « perdre » ce jeune est grand et doit effectivement nous inquiéter. Enfin, l’article pointe des propositions orientées tant vers les régions que vers la FWB. A ce dernier égard, le fait que l’allocation ne soit plus scindée avec une partie exclusivement consacrée au loyer semble poser problème et il est proposé un retour à cette partition accompagnée par une adaptation de l’allocation consacrée au loyer aux réalités propres à chaque situation.
Madame la Ministre, voici mes questions à ce sujet :
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Avez-vous pris connaissance de cet article et pouvez-vous nous partager votre analyse quant aux enjeux traités ?
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Estimez-vous qu’il s’agisse-là d’une forme de discrimination ou, à tout le moins, d’une inégalités des chances de fait entre les jeunes qui sont accompagnés par l’Aide à la jeunesse dans le but de les mettre en autonomie en fonction de leur lieu de vie ?
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Cet enjeu a-t-il déjà fait l’objet de réflexions, d’échanges et d’analyse au sein de votre cabinet, de vos services et avec les acteurs concernés ? Si oui, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? Si non, une telle réflexion vous semble-t-elle souhaitable ?
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Quelles sont vos réponses à la suggestion concrète faite dans cet article et/ou quelles sont vos propositions pour faire face à ces difficultés ?
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Enfin, des discussions avec vos collègues au sein du Gouvernement de la FWB et vos homologues dans les gouvernements régionaux ont-elles déjà été organisées à ce sujet ?
Retrouvez ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.