En 2012, le bachelier de psychomotricité a été lancé en Fédération Wallonie-Bruxelles suite à l’autorisation donnée par le ministre de l’enseignement supérieur, M. Marcourt. Ce bachelier forme les futur·e·s psychomotricien·ne·s à la fois aux différents processus et aspects du développement de l’enfant dès le plus jeune âge, mais aussi à l’importance de la prise en considération du contexte global de l’enfant, qu’il soit social, culturel, économique ou familial. Les psychomotricien·ne·s sont ainsi formés à une lecture globale des expressions des enfants et du développement de l’enfant dans ses premières années. Ensuite, ils et elles sont formé·e·s à proposer aux tout jeunes enfants – en pleine construction de leur éveil moteur, psychique, social et cognitif, rappelons-le – des activités et rencontres qui mobilisent l’ensemble des aspects essentiels de leur développement. Enfin, la formation en psychomotricité permet d’acquérir d’importantes compétences relationnelles qui donnent aux psychomotricien·ne·s les outils nécessaires pour écouter et soutenir les parents dans leur globalité et ainsi garantir un accompagnement de qualité des familles, global et individualisé.
La formation actuelle, essentiellement axée sur le champ de l’éducation/prévention, est dès lors totalement compatible et en ligne avec les missions des AMO, qui prennent en charge des enfants et jeunes de 0 à 22 ans. En effet, cet axe de prévention est au coeur de la mission donnée au service d’actions en milieu ouvert, telle que définie par l’article 2,30° du décret portant le code de la prévention, de l’Aide à la jeunesse et de la protection de la Jeunesse du 18 janvier 2018. Cet article stipule que « la mission principale principale [des AMO] est de réaliser des actions de prévention sociale et éducative, au bénéfice des jeunes d’une zone d’action déterminée, dans leur milieu de vie et dans leurs rapports avec leur environnement social, en l’absence de mandat administratif ou judiciaire ».
Pour toutes ces raisons, il semble pertinent que des psychomotricien·ne·s soient intégré·e·s dans les équipes des AMO. Or pour l’instant le cadre légal ne le permet pas car leur diplôme ne fait pas partie des profils repris par l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française relatif aux conditions particulières d’agrément et d’octroi des subventions pour les services d’actions en milieu ouvert. En effet, celui-ci prévoit que les équipes soient composées, outre le directeur et les employés administratifs, d’éducateurs (classe 1), d’assistants sociaux ou d’assistants psychologiques.
Madame la Ministre, quelle analyse faites-vous de la pertinence d’actions menées en faveur des petits enfants et des enfants en AMO ? Et plus précisément, quelle est votre analyse de la présence des psychomotricien·ne·s en service d’actions en milieu ouvert ? Avez-vous déjà été interpellée quant au fait que cette profession n’est aujourd’hui pas autorisée par les textes réglementaires et que cela constitue dès lors un frein à ces actions spécifiques et, le cas échéant, quelle a été votre réponse? Une réflexion a-t-elle déjà été menée ou est-elle en cours quant à l’élargissement de la liste des professions autorisées et, si oui, quels sont les principaux éléments qui en ressortent? Avez-vous prévu de rencontrer le secteur prochainement à ce sujet?
Retrouvez ma question et la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.