En mai dernier, la Chambre a voté une proposition de loi modifiant la loi du 23 mars 1989 relative à l’élection du Parlement européen en vue d’offrir aux citoyens la faculté de voter dès l’âge de seize ans. Cela signifie concrètement que dès 2024, pas moins de 270 000 jeunes de seize à dix-huit ans auront la possibilité d’élire leurs représentants à l’Europe. C’est une avancée tout à fait positive pour la modernisation de nos démocraties qui passe entre autres par l’implication et la participation des jeunes dans les prises de décision politique qui fait de la Belgique le troisième pays européen à acter cette évolution démocratique majeure, après l’Autriche et Malte. La Grèce de son côté ayant opté pour l’âge de dix-sept ans.
Techniquement, tout jeune de quatorze ans accomplis pourra effectuer les démarches administratives et juridiques d’inscription. Il s’agit là d’une différence majeure avec nos «habitudes électorales» belges qu’il s’agira de prendre en compte avec anticipation et ambition pour garantir que cette évolution soit un succès dans la mesure où le vote obligatoire ne nous a pas habitués à de telles démarches.
L’information, la sensibilisation, et l’éducation constitueront indéniablement un des enjeux majeurs, tels que rappelés notamment par le Forum des jeunes qui estime que, pour renforcer la participation des jeunes, «recevoir une meilleure éducation à la citoyenneté dans les écoles est l’un des moyens les plus importants pour que les jeunes aient davantage d’influence sur les politiques publiques et sur les processus de décisions.» Dans cette perspective, l’école notamment aura un rôle central à jouer
Madame la Ministre, voici mes questions à ce sujet. Quelle est votre analyse du rôle que devra et pourra jouer l’école et l’ensemble des acteurs de l’école pour faire de cette évolution démocratique une réussite? Des discussions ont-elles déjà été menées au sein de votre cabinet, de l’administration ou avec les représentants sectoriels? Des dispositifs spécifiques, existants ou à créer ont- ils déjà été identifiées et, si oui, lesquels? L’école ne pourra pas être la seule à agir et l’ensemble du pays est concerné. À cet égard, des discussions ont-elles déjà été tenues avec vos homologues en charge de la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles ou des affaires intérieures au fédéral afin de permettre une complémentarité des actions menées ou encore avec votre homologue flamand afin d’identifier des pistes d’action communes?