Le droit de vote qui sera accordé aux jeunes de seize et dix–sept ans lors des prochaines élections européennes de 2024 est une avancée démocratique majeure pour la Belgique. Je vais me permettre de compléter ce qui a été dit par Mme Goffinet. Les conclusions des recherches de Romain Lebrun, chercheur au Centre d’étude de la vie politique (CEVIPOL) de l’Université libre de Bruxelles (ULB), sur les rapports entre les jeunes et la politique, a mis en évidence que la participation à une élection ou à des activités citoyennes avant l’âge adulte a un impact sur la participation future à plus long terme, mais aussi sur le niveau d’intérêt et de confiance envers la chose et le monde politique. Or nous savons que ces deux aspects sont aujourd’hui particulièrement problématiques. Nous ne cessons d’ailleurs d’en discuter dans notre Assemblée, comme dans d’autres, et nous cherchons à rapprocher les citoyens et le monde politique.
Néanmoins, comme l’a précisé Mme Goffinet, les jeunes qui souhaiteront participer au scrutin devront effectuer des démarches préalables et s’inscrire sur une liste électorale. Le fait d’accorder le droit de vote aux jeunes de seize et dix– sept ans sans en faire une obligation est un frein à la participation de ces jeunes aux prochaines élections européennes. L’étape qui se déroule maintenant, et qui s’est ouverte il y a quelques semaines, est fondamentale pour qu’un maximum de jeunes puisse s’inscrire sur cette liste électorale afin d’être convoqués et de participer au scrutin. Cette étape est importante et symbolique pour cette première expérience que nous vivons en Belgique.
Pour lever les freins symboliques et/ou réels à la participation des jeunes aux élections européennes de 2024, un travail de socialisation politique sera essentiel. Il s’agit en effet de plus sensibiliser les jeunes à la chose politique, de les informer sur les élections européennes et sur les démarches à effectuer. Il s’agit toutefois aussi de les sensibiliser à la participation aux élections et de les accompagner dans les démarches d’inscription au vote.
Je suis convaincu que le monde scolaire et les associations de jeunesse ont un rôle majeur à jouer dans cette mission de socialisation politique. Leur rôle sera aussi essentiel pour accompagner les jeunes qui le souhaitent à franchir l’étape de l’inscription au scrutin. Parallèlement à l’école et aux associations de jeunesse, le monde politique aura également sa part à accomplir. La ministre de l’Intérieur, Mme Verlinden, s’est elle–même rendue récemment dans une école de la Région bruxelloise afin d’y informer et de sensibiliser les jeunes. Si cette démarche est symbolique, elle a son importance pour montrer l’intérêt du monde politique à cette ouverture.
Madame la Ministre, nous avons eu l’occasion de discuter ensemble, l’année passée, des actions que vous avez menées ou soutenues en tant que ministre chargée de la jeunesse. Est–il possible de nous faire un état des lieux maintenant que ces démarches sont lancées? Quelles sont les initiatives spécifiques que vous avez pu prendre? S’il n’y en a pas eu, pouvez–vous nous informer des raisons? Êtes–vous en contact avec les opérateurs de la jeunesse sur ce cas précis? Comment envisagent–ils de soutenir cette initiative? Quel est le contenu de vos échanges? De quelle manière la Communauté française entend–elle soutenir les associations de jeunesse dans un but de socialisation politique? Ce thème a–t–il déjà fait l’objet d’une discussion dans le cadre de la conférence interministérielle Jeunesse (CIM Jeunesse)? Si oui, quelle en a été la teneur? Sinon, est–ce prévu? Enfin, êtes–vous en contact à ce sujet avec la ministre Désir afin de coordonner d’éventuelles actions?
Retrouvez mon intervention ainsi que la réponse de la ministre sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.